•  

    Introduction

    La planche que vous présente ce soir parle de l'engagement.

    Il y a quelques années, j'avais fait une planche sur l'action. J'avais déjà en tête de lui donner une suite par une planche sur l'engagement. En effet, l'engagement est la prolongation de l'action. Il est sa mise en cohérence, son organisation. Si l'action est un moment, l'engagement est dans une durée. On pourrait dire que l'engagement est l'intégrale de l'action et que l'action est la dérivé de l'engagement pour prendre des termes mathématiques. Ou que si l'action sont les notes de musique, l'engagement est la mélodie.



    Pourquoi nous nous engageons ?

    L'engagement est une forme structurée de l'action humaine. Nous passons à l'action quand l'étincelle de la volonté rencontre une idée et un contexte, une réalité. La canalisation de cette action dans une cause, la transforme en engagement. Dans l'engagement il y a l'idée de la durée, du contrat moral et d'un périmètre précis. Ce cadre permet à l'action une plus grande efficacité. Quand l'action seule est une réaction spontanée à une situation donnée, l'engagement est un ensemble organisé dans le temps et l'espace. L'engagement est composé d'une compréhension du réel, d'une inspiration philosophique ou spirituelle et d'actions coordonnées dans le but de servir une cause précise, d'obtenir un changement ou d'atteindre un résultat. Vous remarquerez la structure ternaire.



    Nous nous engageons parce que nous avons une foi et une espérance. Le monde n'a pas besoin d'aller mal pour que nous nous engagions. Même si la communauté va bien, il faut toujours des bienveillants pour en prendre soin. La foi, c'est celle qu'il existe une forme meilleure de l'Humanité. Les FM ont cette foi, ils sont amené à préparer par une action incessante et féconde l'avènement d'une Humanité meilleure et plus éclairée. Bien sûr nous n'en savons rien scientifiquement de cette Humanité meilleure. Mais nous en avons à la fois le désir et l'intuition. L'espérance, c'est que cette foi peut avoir des matérialisations. Oui, nous pouvons voir des manifestations tangibles de la véracité de cette foi. L'engagement consiste alors à agir pour que s'accomplisse l'idéal en quoi nous avons foi, l'espérance est le moteur de cet engagement. La foi est avant l'idée et après l'intuition. Dans le rituel nous disons que le GODF travaille au perfectionnement intellectuel et moral de l'Humanité et à l'amélioration matérielle et sociale de la condition humaine. Nous ne disons pas ce qu'est ce perfectionnement et ce qu'est cette amélioration. Quel est le programme ?, quel est le plan d'action ?... Cette phrase fait en faite partie de notre profession de foi. La foi maçonnique c'est qu'il existe toujours un degrés supérieur de l'état intellectuel et moral et des conditions matérielles et sociales. La foi maçonnique c'est que l'Histoire ne s'arrête jamais. Notre espérance, c'est que chaque maçon initié continue en dehors du Temple l’œuvre Maçonnique (perfectionnement intellectuel et moral, amélioration matérielle et sociale) et qu'il fasse aimer l'Ordre par l'exemple de sa qualité.

    Nous nous engageons aussi en réaction à un monde dont la violence, l'injustice, l'imperfection ne nous convient pas ou nous révolte. Notre responsabilité est alors d'être, dans le monde, acteur de la transformation dont nous avons l'espérance. Il nous faut alors analyser, connaître, comprendre pour trouver les effets de levier efficaces qui, par le moindre effort, provoquera le plus d'influence. Mais réagir à ce monde sans avoir de but, d'étoile, de foi est simplement vain. Là encore, il est nécessaire d'avoir des repères. Pour autant, il est vrai que quand on ne sait pas ce dont pour quoi on est « pour », il peut être bon d’examiner ce dont pour quoi on est « contre ». C'est aussi un raisonnement valable. Ce qui nous indigne, nous révolte, nous pouvons en chercher le pourquoi et trouver ce qui fait rupture en nous et ainsi qualifier nos valeurs et principes. Ceux-ci posés, ils fourniront une foi. Ce en quoi on croit.



    L'engagement donne force à l'action mais il en limite le champ. Il donne sens à la vie mais la capte goulûment. L'engagement s'inscrit donc dans le temps et l'espace, il poursuit une cause, inspirée d'une foi, mise en mouvement par une espérance.



    Avoir une vision de l'Humain

    La foi est celle d'une Humanité meilleure. Pour constituer cette foi, il faut soit adhérer à une idéologie, soit construire sa propre vision de l'Humain, quitte ensuite à la partager et trouver des compatibilités avec telle ou telle idéologie. Quand j'ai commencé ma vie d'engagé à l'UNEF ID, j'écrivais mes pensées sur cette vision de l'Homme dans des petits carnets. Je m'étais aperçu que dans ce milieu là, pour rester maître de son engagement il fallait développer sa propre réflexion. Par les apports théoriques bien sûr : l'histoire du syndicalisme en général et le syndicalisme étudiant en particulier, la philosophie politique, etc et par une réflexion individuelle, même si elle était humble et chancelante. Je reprenais ainsi à mon compte un conseil de mon père : « Prend parti mais ne sois pas partisan » autrement dit « cultive ta personnalité et participe mais ne te laisse pas déposséder de ton esprit. ». L'engagement devait être émancipateur et il ne fallait pas tomber dans le piège du militant-soldat.

    Pour que l'engagement soit un acte émancipateur, il est préférable de choisir la 2eme option : construire une vision de l'Humain. Ce parti pris pose déjà d'emblée la primauté de la singularité de l'individu sur sa conformité à un groupe. C'est déjà une certaine vision de l'Humain ! Soit on le considère comme subalterne au groupe, soit on le considère comme l'élément fondamental sur lequel repose tout groupe humain.

    De là découlent nombre de débats : entre Liberté et Egalité, entre accumulation individuelle et redistribution collective, entre ordre et chaos, entre autoritarisme et démocratie ... Posons nous ces questions : quelle est la nature de l'Humain ? économique ? écologique ? politique ? Tout cela à la fois peut être mais avec quel dosage ? ... A qui appartient-il ? À lui-même ? À l'autorité ? Au groupe ? À Dieu ? … Est-il bon par nature ? Est-ce son environnement qui le détermine ? Est-il l'unique responsable de son Destin ?

    Quel est le projet d'Humanité à réaliser dans chaque individu ? Quel est le sens de l'expérience humaine ? Quel serait l'Humain accompli dans une société idéale ? Que souhaitons nous pour chaque individu ? Sommes nous faits pour une compétition permanente faisant accéder au pouvoir les plus forts, les plus habiles, les mieux dotés ? ou pour une autorité assurant un ordre égalitaire ? ou encore pour une coopération cherchant à effacer les injustices et inégalités par le consensus ou par un processus collectif ? Quels sont les droits fondamentaux qui constituent et reconnaissent l'individu comme Humain ? Il y aurait encore tant de questions à se poser pour essayer de construire notre vision de l'Humain. Cela paraît un gros travail mais nous avons déjà intuitivement des réponses découlant de nos expériences. Il faut sans cesse alimenter cette réflexion fondamentale.

    Ma mère me disait ceci pour distinguer l'Homme des autres créatures : « L'Homme bâtit des cathédrales ». Et elle m'expliquait ensuite qu'ainsi il était contenu dans cette phrase, que l'Homme était un technicien, un artiste et un spirituel. On pourrait rajouter que cette image de constructeur de cathédrales donne à l'Homme un notion sociale. La Cathédrale est un lieu de rassemblement, de création de communauté ou de fraternité, d'égrégore même, de dépassement, une fois bien sûr qu'on en ait extrait les significations religieuses spécifiques, c'est à dire quand on oublie le caractère catholique et qu'on s'interroge sur la fonction d'un tel lieu dans une société, fonction qu'occupe par exemple notre Temple.

    Pour ma part, je pense que la singularité de l'individu est chose précieuse. Chaque vie est à respecter. Ce respect se matérialise dans le réel par les droits fondamentaux. La singularité de l'individu pose le préalable de la Liberté. L'individu n'est rien sans les autres et sans l'écosystème qui le fait vivre. L'individu doit reconnaître aux autres ce dont il veut jouir lui même. Assurer à tous la protection de sa singularité pose le principe de l'Egalité. En défendant les droits de chacun (généralement des plus vulnérables) on défend en fait les droits de tous. Mon engagement n'est donc pas spécifiquement pro-immigration ou xénophile, il est pro-droits dans le domaine où ces droits sont en tension : le domaine de l'étranger. Je crois que l'Humain a vocation à développer la Fraternité. Non pas par bon sentiment mais parce qu'elle permet non seulement l'équilibre et la complémentarité entre la Liberté et l'Egalité mais aussi un supplément d'âme, un dépassement, une spiritualité de l'Humanité. En frère, l'Humain s'assume donc comme animal politique et spirituel. Dans le Cosmos, l'Homme est entre la matière et l'esprit. Il est le voyage de la matière à l'esprit. Ce qui signifie que l'Homme doit agir de plus en plus en conscience. Conscience de son impact sur les autres, sur l'écosystème, conscience du sens de son action, ce qui implique sortir définitivement de l'insouciance. Non, le bonheur ne sera pas le retour à l'état d'avant (l'enfance), il ne peut être qu'à construire collectivement dans l'état d'après (l'adulte).



    La foi et l'espérance sont maintenant traduites en une philosophie singulière de notre propre vision de l'Humain. La suite logique est donc de se questionner sur la façon dont l'engagement peut être efficace. 



    Le champ de force

     

     

    Imaginons notre monde humain comme un champ de force. Tous les individus, les entreprises, les institutions et toutes les organisations humaines diverses et variées, dont les loges maçonniques, exercent une force dans ce champ. Cette force, c'est l'influence de l'élément considéré sur le cours des choses, l'Histoire qui se construit à chaque instant. La résultante de toutes ces forces donne la direction vers laquelle évolue notre monde. Cette résultante peut être considérée globalement mais aussi régionalement ou localement et par thème.

    Toutes les forces ne sont pas égales. L'efficacité d'une force dépend de son poids; de sa direction ou orientation et de son intensité qui varie dans le temps.

    On comprend alors que l'engagement pour être efficace doit représenter une certaine masse critique. Il faut alors chercher ce qui peut faire masse : le nombre, le capital, la médiatisation, les alliances, l'appareil... C'est l'influence sur l'opinion publique, le nombre d'élus, d'adhérents, le chiffre d'affaire, la capitalisation, etc. Mais ce n'est pas suffisant, il est aussi nécessaire de doser l'intensité de la force selon l'intensité des autres forces en présence, il y a des moments opportuns à appliquer sa force avec intensité quand les conditions sont favorables et qu'un champ des possibles s'ouvre. C'est ce qu'on appelle les conditions historiques, il faut toujours se rendre conscient de celles-ci, analyser le présent pour comprendre ce que nous permettent les conditions historiques du moment. De manière imagée, on pourrait dire qu'il faut savoir appliquer la voilure selon le vent. Se plaindre que le vent a tardé à souffler c'est prendre le risque de le rater quand il est là... Pour illustrer le propos, c'est clairement l'histoire de la photo du cadavre du petit Aylan gisant sur la plage. Beaucoup de gens mobilisés depuis des années ont pu se plaindre de la réaction tardive de l'opinion et donc des politiques, je crois au contraire qu'il faut redoubler d'intensité à ce moment là car c'est ce vent qu'on a pu attendre pendant 12 ans...

    Il faut aussi choisir la bonne orientation. Il y a le but ultime que nous poursuivons et il y a les objectifs intermédiaires. Les derniers peuvent paraître édulcorés en regard du premier mais il faut avoir conscience que les objectifs servent le but. La société est aussi maniable qu'un paquebot, il faut certainement dévier légèrement la course pendant longtemps pour arriver à faire demi-tour.. L'orientation que nous donnerons à notre force dépend des objectifs. Cette orientation il faut non seulement la choisir selon la stratégie choisie mais aussi selon nos capacités : le poids et l'intensité qu'on est capable de mobiliser à ce moment-là. C'est à dire, les mots, le discours, le ton, les actes, les actions, les angles d'attaque, le nombre de militants… Pas la peine de vouloir faire la révolution si on est 4 divisés en 5 tendances... Etre à contre-courant pourrait être plaisant à l'esprit et flatteur pour son ego mais assez peu efficient si on ne pèse pas assez lourd. Dans l'engagement, le plus court chemin n'est pas forcément la ligne droite. Mieux vaut certainement cultiver ses utopies (le but ultime) pour nourrir des forces capables de faire dévier la tendance majoritaire ici et maintenant (les objectifs)... L'orientation devra aussi être choisie de manière à pouvoir solliciter le plus de coopération possible pour avoir le plus de poids possibles, les forces pouvant s'ajouter. Si on choisit une orientation qui n'encourage pas les autres à apporter leur soutien, nous pèserons moins lourd, notre influence sera moindre et nos objectifs ne seront pas atteints et la cause attendra encore, certainement nous nous consolerons en disant que c est la faute des autres...

    Qui dit orientation, dit repères. On peut en imaginer plusieurs à 3 dimensions : Liberté, Egalité Fraternité ; individu, collectif, Etat ; économie, social, environnement ; …

    La représentation par le champ de force, amène aussi à penser notre localisation dans ce champ. Certes nous développons une force avec une orientation, une intensité, une masse mais aussi une localisation. Il faut aussi être lucide, plus nous sommes éloignés de la résultante et plus il nous faudra nous allier avec des plus proches des centres influents ou développer une force intense et pesante.

    Pour exemple, je prendrais toujours le cas de la mobilisation populaire en faveur de l'accueil des réfugiés. Mon but ultime est l'égalité du droit à la mobilité qui répond à l'injustice de la naissance. Les conditions historiques ne sont pas réunies pour l'instaurer ici et maintenant mais des objectifs intermédiaires sont accessibles. Les conditions historiques font qu'une prise de conscience collective s’opère sur notre devoir moral à l'accueil des populations qui fuient les zones de conflits. L'objectif du moment sera de consolider ce mouvement qui a fait passer les opposants à l'accueil de 70 % en avril à 48 % en septembre. Je sais que mon action ne va pas influer sur l'opinion de tous les français, mais je vais chercher à influencer à mon échelle. Je propose donc une action à la hauteur de mes capacités (masse et intensité) : le cercle de silence, qui lui même s'inscrit dans un mouvement national puisqu'il y en a dans plus de 120 villes. Je lui choisis une orientation plus large qui correspond à l'aspiration du moment (les conditions historiques) et qui me rend attractif pour d'autres masses (un mot d'ordre partageable). Résultat au lieu d'être 20 comme d'habitude, nous sommes 400 dont des élus politiques. Si j'avais choisi un discours fait de reproches au gouvernement ou aux élus locaux, peut être que je me serais fait plaisir mais je n'aurais pas attiré autant de force et j'aurais pu desservir ma cause en faisant un cercle à 25 alors qu'il aurait été promis à plus de 100. Même si on peut être critique ou lucide, il faut savoir à quel moment faire des reproches et à quel moment encourager. De la même manière, si j'avais eu un discours de type « Régularisation de tous les sans-papiers », les conditions historiques n'étant pas remplies, les esprits n'ayant pas fait ce chemin, nous nous serions retrouvés bien peu au Cercle... Pour donner la bonne orientation, il faut être clair sur l'objectif poursuivi. Sans objectif clairement énoncé, la force est mal ajustée et peut être contre-productive, l'action devient défouloir ou autosatisfaction et la cause se perd.





    Pour réussir son engagement, il faut donc avoir un but, connaître l'état des forces en présence, être conscient de son poids, régler l'intensité de l'action sur le bon moment, chercher les coopérations possibles et choisir l'orientation optimale compatible avec tout cela. Ça me fait penser à notre image du tailleur de pierre : il a le plan en tête, il pense son mode opératoire pour arriver à réaliser le plan, il choisit son maillet, il applique le ciseau au meilleur angle, il tape avec l'intensité qui correspond à la nature pierre, à l'étape dans le mode opératoire et à sa force...



    Voilà, vous êtes prêts à vous engager ! Vous connaissez les mystères de l'engagement ! Mais pour quelle cause ? Il y en a tellement qui pourrait découler de notre philosophie...

     

    choisir son engagement.

     

    En prenant l’image du champ de force, on a vu comment un engagement pouvait être efficace, surtout il était mis en lumière que toute action même non inscrite dans un engagement conscient, favorisait une direction particulière au cours de l’Histoire. Même si vous ne vous engagez pas, le fait de consommer de telle ou telle manière, le fait de suivre le courant majoritaire, a une influence sur le cours de l'Histoire parce que vous ajoutez votre poids, votre force à d'autres, que vous le vouliez ou non. Chaque acte a donc une importance et ne pas y voir d'importance c'est abandonné une part de sa liberté.

    L’Homme libre, conscient ou sage, appelons-le comme on veut, sera alors celui qui sera capable d’être, en toute circonstance, cohérent entre ses actes, même les plus simples, et sa philosophie, sa vision particulière de l’Humain dont nous avons vu l’importance fondamental dans le processus d'engagement.

    Cet Homme-là n’existe certainement pas, la tâche serait probablement invivable. Cependant, son impossibilité ne doit pas nous faire renoncer à nous mettre en chemin pour progresser vers cet idéal personnel et universel.

    Alors, cheminons et commençons par choisir un ou plusieurs domaines qui mobilisent le plus notre attention, notre affection et notre sensibilité. Nous ne pouvons mener tous les combats, être de toutes les luttes, embrasser toutes les causes, être de tous les chantiers. Il faut être conscient que c’est une affaire collective, que d’autres s’engagent pour des causes auxquelles nous sommes sensibles et alors nous viendrons ajouter notre force à la leur quand ils en auront besoin pour influer dans le champ des forces. Ce qui sous-entend qu’il nous faut entretenir des liens sociaux entre engagés, qu’il faut réserver de l’attention à ceux qui œuvrent pour les causes auxquelles nous sommes sensibles. Etre à l’écoute, faire partie d’un réseau, c’est déjà une forme d’engagement. C'est aussi à cela que sert la Franc-maçonnerie, être le centre de l'union, être le lieu sans lequel les personnes de haute valeur morale continueraient de s'ignorer...

    Comment choisir la cause qui va bénéficier de notre engagement ? Il faut je pense, prendre conscience de ce que l’on ne veut pas ou plus. Ce qui nous indigne ou nous révolte. C’est une première séparation du bon grain et de l’ivraie. On peut alors avoir une démarche plus positive en cherchant ce pourquoi on est « pour ». Ensuite l’engagement dans une cause particulière est affaire d’histoire personnelle, de compétences particulières, de rencontres, d’opportunités, bien sûr de sensibilité plus grande pour telle ou telle cause ou parfois un élément déclencheur fort : l’expérience d’une émotion intense, positive ou négative face à une situation extra-ordinaire donnée.

    Ceci suppose de se disposer à cette rencontre. Rencontre avec sa propre sensibilité, rencontre avec autrui, avec l’étrange, l’inconnu.

    C’est à ce moment-là que l’Humain se met vraiment sur le chemin, quand il s’ouvre, quand il est disposé à se laisser bousculer, quand il abandonne pour partie sa vie pour soi seul. Il y a de cela dans l'engagement : laisser quelque chose en gage.

    Tentez l’expérience humaine de l’engagement, elle vous transformera et vous enrichira. Explorez vos causes sensibles et n’oubliez pas le philosopher pour nourrir votre engagement et votre liberté !

     

     



    L'engagement dans notre rituel



    Notre rituel nous encourage à cet engagement. Je rapproche aisément la notion de TRAVAIL avec celle de l'ENGAGEMENT.

    Visitons le rituel au grade d'apprenti et récupérons un peu de matériel pour nos travaux.

    Le VM ouvre les travaux par cette phrase : « Que l’idéal de liberté nous éclaire, que notre travail nourrisse notre fraternité… ».

    L'évocation suivante vient quand le VM interroge le GE : « Sur quoi travailla la Loge ?» Réponse du GE :  « Sur la Pierre Brute, VM »

    Puis je retiendrais l'intervention de l'Or.'. : « Les Constitutions d'Anderson précisent que la F...M... a été fondée pour réunir les personnes de haute valeur morale qui sans elle auraient continué de s'ignorer, pour être le centre de l'Union et préparer la Concorde Universelle. ». Ce à quoi le VM répond : « Un F...Maç... du G...O...D...F... doit donc rassembler ce qui est épars et préparer par une action incessante et féconde l'avènement d'une humanité meilleure et plus éclairée. Il doit avoir toujours présents à l'esprit les principes capitaux de l'Ordre : … ».

    Plus loin, une précision va nous intéresser : le VM : « La F...M... a pour objet : », le 1er « L'étude de la Morale. », le Sec « La pratique de la Solidarité. », l'Or.'. « La recherche de la Vérité. ». Le VM de conclure « A l’accomplissement de cette mission le G...O...D...F... n’admet aucune entrave. ». Le 1er précise « Il oeuvre au perfectionnement intellectuel et moral de l'Humanité. », le Sec suit « Il travaille à l'amélioration matérielle et sociale de la condition humaine. » enfin l'Or « Il se refuse à toute affirmation dogmatique. ».

    La fermeture des travaux nous apporte aussi du matériel. Le VM prévient : « L'heure du repos n'est donc pas arrivée. » Le 1er précise «  Nos FF... n'aspirent pas au repos. Ils continueront au dehors du T... l'œuvre maç.... », le Sec « Ils répandront les vérités qu'ils ont acquises. Ils feront aimer notre Ordre par l'exemple de leurs qualités. Ils prépareront par une action incessante et féconde l'avènement d'une Humanité meilleure et plus éclairée. »



    Je vous laisse méditer sur ces morceaux choisis …



    J'ai dit


    votre commentaire
  • ESPRIT et MATIERE
    Nous pouvons nous représenter le monde comme ayant deux dimensions : une matérielle et une spirituelle. L'Esprit contient les lois de l'univers et la Matière y est soumise. Toute manifestation matérielle doit obéir aux lois. Rien ne peut être surnaturel. Cependant la Matière peut s'affranchir de l'Esprit et ainsi ne pas se soumettre à la conscience de la complexité des liens et de l'interdépendance des lois de l'univers. La Matière n'obéit alors qu'à ces propres intérêts égoïstes, ses vils passions et ses pulsions brutales. Sans esprit, pas de Conscience, pas de Raison.

    Si la Matière peut triompher au court terme, l'Esprit triomphe au long terme car la Matière si elle peut s'affranchir de l'Esprit, elle ne peut s'y soustraire. Toute entorse aux lois crée un déséquilibre qui plonge le monde vers un autre point d'équilibre ou qui élimine la cause du désordre, voire le monde dans son entier.
    L'Humain a la capacité d'avoir conscience de lui-même, des autres et du monde. C'est le développement de cette capacité qui peut en faire un être spirituel : un être qui exerce sa conscience et sa responsabilité sur chacun de ses actes et qui pense son action dans le monde pour participer au perfectionnement de celui-ci.
    La voie de l'Esprit (compas) est donc celle que l'Homme doit choisir s'il veut être libre, c'est à dire maître de son destin. Il doit s'efforcer de connaître les lois de l'univers, de respecter les autres, l'univers et lui-même, pour pouvoir agir avec justice et efficacité.
    La voie de la matière (équerre) est celle des plaisirs futils, de l'inconscience, de l'accumulation, de la jouissance égoïste, du mensonge, de la cupidité quitte à détruire les autres, l'univers et soi-même.
    Esprit et Matière sont intimement lié : l'Esprit ne peut agir sans la Matière et la Matière ne peut se pérenniser sans l'Esprit. Petit à petit, pas à pas, l'initiation nous amène à placer le compas sur l'équerre. La matière étant au service de l'Esprit.

    VIVRE EN ESPRIT
    Pour être libre, il faut connaître les lois par lesquelles l'action est possible. Pour connaître les lois, il faut s'ouvrir, quitter une partie de son ego pour prendre conscience du monde et des autres. La connaissance et la liberté implique alors la responsabilité. Car celui qui agit en connaissance de cause est responsable, c'est le prix de la liberté et de la connaissance.
    S'ouvrir et chercher à comprendre, sont des activités de l'Esprit.
    Vivre en Esprit revient à se poser éternellement les questions "Quels actes poser pour construire tel Idéal ? " et "quelles seraient les conséquences de tel acte ? ".
    Vivre en esprit c'est sentir l'interdépendance des éléments de l'univers et de prendre conscience que "Tout est dans Tout".
    Vivre en Esprit est le devoir de l'Humanité.

    RESPONSABILITE DE L'HUMANITE
    L'Humanité est de ce monde, elle obéit donc aux lois de l'univers pour agir et chacune des actions de l'humanité à des conséquences sur l'univers.
    Si bien que plus l'Humanité développe sa faculté d'action par la technique et la maîtrise des lois, plus elle doit exercer sa responsabilité sur ses actes pour ne pas déséquilibrer l'ensemble auquel elle appartient.
    Si par ses actions irraisonnées l'Humanité dérègle l'univers, au seuil de rupture, les lois de celui-ci déclencheront un mouvement pouvant aller à un autre point d'équilibre, à la destruction de l'Humanité ou à la destruction de l'univers. Pour se protéger et sécuriser son existence, l'humanité doit préserver l'Equilibre et elle ne peut le faire que par l'Esprit (liberté, connaissance, responsabilité).
    Aujourd'hui, l'Humanité a les moyens techniques d'atteindre le point de rupture, il est vitale pour elle de vivre en Esprit.

    Que chacun vive en Esprit !

    Le Compas sur l'Equerre.

    J'ai dit.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique